Une conversation téléphonique datant d’après le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël, a révélé les liens profonds entre l’Iran et le polisario. Dans une enquête menée par I24news, une conversation fuitée montre l’ampleur de la main de l’Iran dans l’agenda déstabilisateur en Afrique du nord, particulièrement contre le Maroc.

C’est une alliance tripartite entre l’Algérie qui sert de plateforme, l’Iran le « commanditaire caché » et la milice du polisario qui agit comme sous-fifre, qui tente de déstabiliser le Maroc en nourrissant des visées séparatistes et le déclenchement d’une guerre.

Dans une enquête menée par la chaîne I24news et diffusée dans le cadre du magazine Défense, une conversation téléphonique fuitée entre Mustapha Lamine, « ambassadeur » du polisario au Levant, en Syrie et au Moyen-Orient, et un ancien agent d’un pays du Proche-Orient, spécialiste du Hezbollah, nommé « Abdellatif », montre l’ampleur des liens financiers et idéologiques entre l’Iran, le Hezbollah libanais et les séparatistes du polisario ainsi que leurs visées terroristes.

Le représentant de la milice séparatiste dit se réjouir de l’attaque commise par le Hamas le 7 octobre dernier en Israël. « La résistance explose partout. Elle a pris feu à Gaza, elle peut éclater dans le Golan, dans le Sud Liban, dans les fermes de Chebaa et elle éclatera également au Sahara marocain et il y aura une résistance unie, chacun tirera depuis un endroit différent en direction d’Israël », s’est-il amusé à dire.

On entend Mustapha Lamine dire que « ses garçons » se sentent encouragés et revigorés par « les victoires de la résistance et les actions contre les Juifs » et celui appelé Abdellatif, répond en demandant si les hommes du polisario voudraient rejoindre à une « lutte » plus large.

Le représentant du polisario n’hésite pas à répondre positivement à la question et ils s’entendent pour mener des attaques simultanées, au Golan, dans le Sud Liban et dans le Sahara atlantique, en référence au Sahara marocain.

L’enquête révèle un réseau d’influence gigantesque et des noms sont cités, notamment celui de Einana Labat Rashid, une conseillère proche des dirigeants du polisario, qui fait la liaison avec Ahmed Abderrahman, propriétaire de « Tirs », un réseau d’agences de hawala spécialisé dans le blanchiment d’argent du polisario.

Le nom de l’ancien attaché culturel de l’ambassade d’Iran en Algérie, Amir Moussavi, est également cité, c’est l’une de personnalités que le Maroc a nommément mentionnées lorsqu’il a dénoncé les agissements de l’Iran contre la souveraineté et l’intégrité territoriale du royaume.

Celui qui se présentait comme un simple attaché culturel est en réalité un agent des Gardiens de la révolution qui agissait en tant que trait d’union entre le polisario, l’Algérie et le Hezbollah tout en prenant toutes ses précautions pour que le nom de l’Iran n’y soit pas associé publiquement.

Mais son rôle a été découvert par le Maroc, et le chef de la diplomatie Nasser Bourita l’a révélé en affirmant qu’Amir Moussavi est le cerveau des opérations de liaisons entre ces commanditaires, en dirigeant le soutien financier, les armes et les opérations d’entraînement des membres du polisario tandis que l’Algérie jouait le rôle de facilitateur et mettait tout en œuvre pour mener les opérations sur son sol ni vu ni connu.

Les liens avérés entre l’Iran, le Hezbollah et le polisario ont été découverts par le Maroc et cela a précipité la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 2018 à l’initiative du royaume.

« L’Iran fournit a la milice du Polisario des missiles antiaériens et des drones par l’intermédiaire du Hezbollah et avec l’aide de l’Algérie », a affirmé Habboub Cherkaoui, le Directeur du Bureau Central d’investigations judiciaires (BCIJ), en ajoutant que la République islamique cherche à s’implanter en Afrique du Nord et dans le Sahel. Ce dernier avait affirmé que l’Iran jouait ce rôle déstabilisateur contre le Maroc depuis 2017.

Sur le plateau, la chaîne israélienne a fait appel à un ancien agent des forces spéciales, spécialiste de l’Afrique, ayant requis l’anonymat. Ce dernier a confirmé l’existence de liens étroits entre l’Iran, le polisario, le Hamas et le Hezbollah.

« L’origine, c’est l’Iran à travers ses centres culturels qui se trouvent en Algérie. L’Iran manipule ce soft power. Il multiplie ses contacts et ses alliances qui ont choisi le Polisario qui combat le Royaume du Maroc, Israël et le monde occidental », a-t-il déclaré en soulignant que l’Iran utilisait des « proxy » dans le monde entier et ne faisait jamais « le travail lui-même ».

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